La vie bouleversée au Niger, au Nigeria, au Tchad et au Cameroun
À la suite de l’insurrection de Boko Haram, le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun sont aux prises avec des déplacements forcés, à la fois internes et transfrontaliers. Environ 17 millions de personnes ont désormais besoin d’une aide humanitaire et plus de 2,3 millions de personnes sont toujours déplacées.
Les violences contre les civils se poursuivent. Boko Haram cible les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les zones d’accueil des réfugiés, les établissements de santé et les écoles, forçant les personnes en quête de sécurité à se déplacer à plusieurs reprises.
La plupart des familles déplacées sont hébergées par des communautés qui comptent parmi les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. L’insécurité alimentaire et la malnutrition ont atteint des niveaux critiques, avec plus de 7 millions de personnes ayant besoin de nourriture, dont 515 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë.
De plus, ces pays, qui dépendent fortement de l’agriculture et dépendent du lac Tchad pour leur survie, souffrent de sécheresses et d’inondations qui ont détruit les récoltes et menacé des millions d’autres de faim. Les sécheresses prolongées ont dévasté les ressources naturelles, entraînant une pénurie d’eau et un rétrécissement des terres agricoles.
ENLEVÉ PAR BOKO HARAM
L’histoire d’Assiatou*
Assiatou était assise dans sa classe, écoutant son professeur, lorsqu’un bruit de coups de feu a interrompu la classe. Des combattants de Boko Haram venaient d’entrer dans la ville de Damasak, dans le nord-est du Nigeria. C’était en novembre 2015.
« Ils étaient lourdement armés. Les gens couraient partout, fuyaient et criaient », se souvient Assiatou. « Je les ai vus brûler des gens vifs. » Assiatou, à peine âgée de 13 ans, s’est enfuie de sa classe et est rentrée chez elle où sa mère avait commencé à la chercher.
« Enlevez votre uniforme ! » ma mère m’a dit. Elle ne voulait pas que je sois identifiée comme une écolière », raconte Assiatou en pensant aux jeunes étudiantes enlevées par Boko Haram l’année précédente. C’est alors que Boko Haram a kidnappé 276 étudiantes, faisant la une des journaux et provoquant un tollé international.
Depuis, de nombreuses autres écolières ont été kidnappées. Assiatou était l’une d’entre elles.
« Ils nous ont attrapés », dit Assiatou, tout en regardant vers le bas et en se grattant une blessure au tibia.
* Nom changé pour protéger l’identité
OIM DANS LE BASSIN DU LAC TCHAD
L’OIM fournit une assistance aux personnes déplacées vulnérables du Niger, du Nigéria, du Tchad et du Cameroun, notamment :
Abri
L’OIM construit des abris et distribue des kits d’urgence dans les quatre pays. Rien qu’au Nigéria, quatre structures d’accueil de transit ont été construites pour fournir un abri temporaire aux réfugiés revenus du Cameroun.
Aide Essentielle
L’OIM distribue des kits contenant des nattes, des moustiquaires, des couvertures, des bouilloires, des bassines, du détergent à lessive, du savon de bain, des jerrycans et des serviettes hygiéniques aux populations déplacées. Nous fournissons également des ensembles de cuisine comprenant des casseroles, des cuillères de service, des assiettes, des tasses, des cuillères et des couteaux. Au Nigeria, l’OIM a atteint plus de 330 000 personnes avec de tels kits.
Eau, Assainissement et Hygiène (WASH)
Afin d’assurer l’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires, l’OIM aide à la construction de latrines et d’espaces de bain. Nous aidons également à la réhabilitation des forages et nous fournissons des kits de dignité aux femmes et aux filles.
Soutien sanitaire et psychosocial
L’équipe de l’OIM fournit des conseils, un soutien de groupe, des discussions de groupe et des services de santé mentale spécialisés. Nous déployons également des équipes mobiles pour mener des activités de santé mentale et de soutien psychosocial.